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Un secteur en pleine mutation vers la transformation numérique

Le secteur manufacturier québécois traverse une phase de mutation accélérée. Face à une pénurie de main-d’œuvre sans précédent, exacerbée par des départs à la retraite et un déficit de travailleurs qualifiés, de nombreuses compagnies se tournent vers la transformation numérique et l’automatisation pour pallier ces manques. Ces solutions permettent d’améliorer la productivité, d’optimiser les processus internes et de maintenir la compétitivité sur un marché international de plus en plus exigeant.

La pénurie de main-d’œuvre : Un défi majeur pour l’industrie

Au Québec, la pénurie de main-d’œuvre touche fortement l’industrie manufacturière, à la fois comme motivation et frein à la transformation numérique. Selon un sondage de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ, 2023), 63 % des entreprises jugent leurs connaissances des solutions technologiques insuffisantes. Ce défi est particulièrement marqué pour les petites entreprises, qui représentent 93 % des 14 000 manufacturiers québécois et sont souvent limitées par les coûts et le manque de personnel qualifié. Ce défi est amplifié par le vieillissement de la population et l’absence de relève dans certaines professions spécialisées, compliquant encore davantage la situation. 

Cette pénurie a provoqué une prise de conscience collective : la nécessité d’adopter de nouvelles technologies pour automatiser les processus et compenser le manque de main-d’œuvre. L’automatisation, bien que coûteuse au départ, s’avère un investissement stratégique à long terme. 

Les défis de l’adoption de la transformation numérique

Malgré les nombreux avantages, l’adoption de technologies avancées présente aussi plusieurs défis pour les entreprises, en particulier pour les petites structures. Le manque de compétences techniques internes et la résistance au changement sont des obstacles majeurs. De nombreuses PME n’ont ni les ressources financières, ni l’expertise pour amorcer un virage numérique. 

 En outre, les coûts initiaux d’investissement peuvent freiner certaines compagnies, notamment en période d’inflation. Le manque de personnel formé pour gérer et opérer ces nouvelles technologies reste aussi une problématique clé. Cependant, plusieurs initiatives gouvernementales, telles que des subventions et des programmes de formation, existent pour soutenir ces entreprises dans leur transition. 

Cas d’usage : Des exemples concrets d’innovation

Dans l’ensemble du Québec, plusieurs compagnies manufacturières ont réussi à effectuer ce virage numérique avec succès. Par exemple, certaines compagnies de transformation transformation des métaux ont intégré des chaînes de production automatisée pour répondre à la demande croissante, tout en réduisant leur dépendance à une main-d’œuvre en pénurie. D’autres secteurs, comme celui des équipements industriels, utilisent des solutions infonuagiques pour optimiser la maintenance préventive et réduire les interruptions. 

La compagnie Lepage Millwork, située à Rivière-du-Loup, a optimisé ses processus de fabrication de portes et fenêtres haut de gamme en intégrant des technologies numériques avancées. Cette transformation a permis d’améliorer l’efficacité de sa chaîne de production et de renforcer sa compétitivité sur le marché.

Les compagnies qui ont réussi leur transition vers l’industrie 4.0 bénéficient non seulement de gains en productivité, mais aussi d’une meilleure flexibilité face aux fluctuations du marché et aux demandes des clients. 

Une voie vers la résilience et la compétitivité

La transformation numérique n’est plus une simple option, mais un impératif stratégique pour l’industrie manufacturière québécoise, confrontée à la pénurie de main-d’œuvre et à un environnement globalisé de plus en plus compétitif. Si les investissements initiaux en automatisation et en solutions numériques peuvent représenter un défi, leurs retombées vont bien au-delà de la simple réduction des coûts. En effet, ces initiatives contribuent non seulement à accroître la productivité et la compétitivité des compagnies, mais elles affinent également les résultats à travers une meilleure gestion des ressources, une amélioration continue des processus et une satisfaction client renforcée. En surmontant ces défis, les compagnies québécoises peuvent non seulement réaliser des gains substantiels à court terme, mais aussi se positionner de manière durable et résiliente face aux enjeux futurs, assurant ainsi leur pérennité dans un marché en constante évolution.

Sources : 

AQT. (2024). Baromètre AQT 2024. Association québécoise des technologies. Récupéré de AQT

Blackburn, F. (2023). Démystifier la transformation numérique dans le secteur manufacturier. PROMPT. Récupéré de PROMPT

Manufacturiers et Exportateurs du Québec. (2023). L’intégration technologique dans le manufacturier. MEQ. Récupéré de MEQ

Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. (2024). Le défi de la pénurie de main-d’œuvre pour la croissance de l’industrie. Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Récupéré de Ministère de l’Economie

Ministère des Relations internationales et de la Francophonie. (2018). Industrie québécoise 4.0 – Stratégie numérique. Gouvernement du Québec. Ministère des Relations internationales de la Francophonie

Réseau des Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT). (2023, 18 avril). Transformation numérique : Lepage Millwork, une entreprise manufacturière à Rivière-du-Loup. CCTT